Une clinique psychiatrique perchée en haut d’une montagne. Ce lieu futuriste tout en transparence dispose d’une entrée, mais il est impossible d’en sortir. Interdiction de surcroît de regarder à travers les parois de verre : les patients comme le personnel soignant y doivent se confronter à leur propre solitude. Ainsi, le docteur Franz von Stern, s’efforce tant bien que mal de rédiger le rapport sur sa propre personne exigé par la direction. Mais la conviction de cet homme, à la fois schizophrène et bionique – puisque affublé d‘un deuxième cortex et d‘un médiator greffé – que remuer son passé constitue la première des pathologies psychiques, sera bouleversée par l‘arrivée d’une patiente étrangère à ce microcosme aux usages bien rodés…
Entre Orwell et Foucault, l’auteure dépeint une vision aussi jouissive que féroce d’un monde « new-age » fasciné par la technologie, où le culte du « bien-être » devient l’une des formes les plus raffinées et redoutables de contrôle social.
Ce second roman d’Angelika Meier, jubilatoire et inventif, évite l’écueil du « roman à thèse » ainsi que tout académisme. La même année, encensé par la critique, ce « roman anti-psychiatrique par excellence » a été sélectionné pour le prestigieux Prix du livre allemand.