Etrange extraneus du dehors pas du dedans (intraneus) pas de la maison unheimlich pas du heim pas du foyer de l’autre côté des portes – fores, foreigner pas dans le rythme en trop, odd pas régulier pas ordinaire rare singulier seltsam bizarre besherat vaillant élégant fantasque tordu verschroben de travers surprenant extraordinaire étonnant
C’est étonnant comme nous sommes riches en mots formes façons pour tourner autour de l’étrange étranger de l’ausländer hors du pays pas « pays avec nous » comme on disait jadis en France « c’est un pays à moi » pour dire quelqu’un de mon village de mon coin ma province mon bled
Riches à profusion pour tout ce qui n’est pas proche et propre, approprié, convenant, mitmenschlich ce qui ne fait pas mitdasein
Parce qu’on présuppose que mit avec with est consistant, plein, solide et solidaire et ce qui est without avecsans mitohne avec hors ou hors d’avec la proximité
Mais avec même proche exige...
Fremdartiger extraneus von draußen nicht von drinnen (intraneus) nicht von zu Hause unheimlich nicht von daheim
vor den Toren – fores foreigner nicht im Einklang zu viel odd irregulär nicht normal selten sonderbar seltsam merkwürdig besherat tapfer elegant eigensinnig durchgedreht verschroben falsch frappierend ungewöhnlich erstaunlich
Es ist erstaunlich wie reich wir sind an Wörtern Formen Weisen die um das seltsam Fremde des Ausländers kreisen der nicht unser Landsmann ist pas pays avec nous wie man früher in Frankreich sagte c’est un pays à moi für jemanden aus meinem Dorf meiner Gegend meiner Provinz meinem Nest
Reich im Übermaß für alles was nicht nah und eigen geeignet passend mitmenschlich ist kein Mitdasein
Denn wir nehmen an dass mit avec with stimmig gehaltvoll solide und solidarisch ist und dass das was without avecsans mitohne ist außermittig oder außermitmenschlich
Aber »mit« »selbig« »nah« verlangt das Abrücken das Außen
Franz Marc Museum
82431 Kochel am See
Georges Didi-Huberman, Mira Fliescher (Hg.), Elena Vogman (Hg.)
The Cube and the Face
Elisabeth Bronfen (Hg.), Christiane Frey (Hg.), David Martyn (Hg.)
Noch einmal anders
Il me semble que le mot « avant-garde » a toujours été pour moi une espèce de souvenir. J’ai dû l’entendre autour de 1960, alors que le surréalisme ne se portait déjà plus très bien. Presque en même temps je découvrais Bataille et Artaud, que n’accompagnait aucune étiquette d’avant-garde. Mais c’est l’ensemble du climat de pensée qui se modifiait de manière profonde dans les après-coups de la guerre.
Les avant-gardes – ou du moins ce nom : il ne s’agit que de son usage – ont eu d’emblée pour moi un goût de passé. D’arrière-garde, en somme. Je ne plaisante pas : je pense que le soupçon porté sur la nature militaire de la métaphore était déjà présent dans le contexte où je découvrais le mot. Pourquoi fallait-il que l’art opère comme une armée ? Il y avait un doute. Ce n’était pas tant l’idée de la lutte ou du combat qui était préoccupante...